Du bricolage au son

Ma peinture se nourrit de la rencontre entre la couleur, le corps et son énergie, l’espace immédiat et environnant et les objets.

Ce que j’appelle objet : objets de l’atelier, de la maison. Objets de rebut. Objet aux formes incongrues. Objets aux formes simples et évidentes. Objets sans fonction car devenus inutiles. Objets qui « parlent », évoquent à la fois un rapport au quotidien, au réel et en même temps son inutilité immédiate et donc son pouvoir captateur ou imaginaire. Objets sourds. Objets surréalistes ? Oui un peu à la manière de certains assemblages de Joan Miro. Des objets étranges entre deux univers, deux eaux.

Ces objets proviennent de mon quotidien. La maison, le jardin, l’atelier. Mais une fois dans l’atelier, ils rentrent dans la peinture comme aspirés. Ingérés, disparaissent tout en étant là. Ils dynamisent, percutent, rythment la vision. De cette rencontre ludique, la peinture devient bricolage. Moins sérieuse d’apparence car pleine de vie, insouciante, rapide et débordante. De l’énergie du bricolage. Du vite fait, presque mal fait. Presque sérieusement mal fait comme certains singuliers de l’art dont parle Jean Dubuffet. Jeu, vivacité, énergie, puissance du faire. Joie. La peinture devient un lieu d’expériences de surfaces, de volumes.

Et puis vient le son. Non pas de la musique illustrative. Mais un bruit, des sons assemblés entre eux. Passés à la moulinette d’un logiciel, ils créent une ambiance, une atmosphère qui intègre le spectateur dans la peinture. Un son ample, sourd parfois, provenant de musique électronique. Bricolée, collée, bidouillée. Dégagée de sens mais entêtante.
La musique, celle de groupes obscurs, m’accompagne pendant la réalisation des peintures. Musique lourde, répétitive, rampante, rythmée en boucle, saturée. Parfois frontale, parfois étendue.

14 septembre 2008