espace "all around"


Mes installations cherchent à faire entrer le spectateur dans la peinture (« all around » disait Eric Troncy) comme lorsque je suis dans l’atelier en fait. Il y en a partout. En cours. Qui sèche. Accrochées aux murs, posées au sol… en attente, en cours, en fin de processus… Rangées au-dessus sur la mezzanine. Le son aussi emplit la pièce. Les mouvements, les allers-retours au dessus, l’énergie du corps. L’éparpillement au moment de faire… dans le train de faire….
Trouver cette ambiance, cette adéquation, ce passage en train de faire, ce moment de vie. Donner cette vision, ce ressenti. Sorte de panorama visuel, sensible.
D’ailleurs pour l’installation « on n’est pas des indiens » il y a en arrière plan une scène du film Dead man. Ou la poursuite du jardin du vent à Berck en 2000…
Pourquoi mon corps ? mon visage. Il y a une dimension autobiographique dans mon travail comme tout le monde mais ce n’est pas vraiment un autoportrait. Je suis acteur dans les vidéos au même titre que je suis celui qui peint. Je suis acteur de mes peintures… c’est moi, par mon corps que l’énergie passe, que la peinture existe. Et inversement. Ici mon corps outil. Outil énergique. Vivant. En mouvement. En changement.
Il y a une part d’autodérision mêlé à de l’introspection mais le jeu est plus fort. La peinture est avant tout un jeu. Du bricolage. Quelque part désactivé la part de sérieux inhérente à ce genre d’activité. Cela doit rester rigolo, expérimental. Ne pas oublier Dubuffet.
La peinture est avant tout de la couleur bleue dispersée sur une surface plus ou moins plane dans un espace à inventer autour de nous
N’est-ce pas Maurice Denis et Eric Troncy ?

avril 2010